De véritables oeuvres d’art ces certificats d’études de l’école communale d’Elouges.
C’est un document que j’ai conservé et encadré à l’époque (1956) lorsque je terminai mon école primaire dans la classe de Monsieur Derrider. Le certificat était une reproduction d’une oeuvre du peintre Victor Regnart. Je n’ai pas la chance de posséder des originaux ;-( . Il représentait la place d’Elouges que vous reconnaissez certainement.
Un gros plan sur divers endroits du document vous montre les signatures des responsables de l’époque.
Vous y voyez celle du chef d’école, celle du secrétaire communal, celle de l’échevin de l’instruction et celle du bourgmestre et ces noms ne sont pas inconnus aux élougeois de l’époque. Pouvez-vous les lire ?
Victor Regnart habitait dans une petite maison située dans la rue du Commerce à Elouges (ancienne rue Grande).
Les élèves de l’époque ont eu l’occasion de le voir en personne lorsqu’il rendait visite à l’école communale.
J’ai pu le voir en chair et en os lors de son exposition en 1956. Ses peintures étaient exposées dans la salle de gymnastique au rez de chaussée.
Un petit rappel de sa vie n’est pas inutile. Le petit texte repiqué sur le net vous en retrace les épisodes.
Victor Regnart naquit le 26 janvier 1886 à Elouges.
Issu d’une famille aimant l’art, il fut étroitement surveillé et conseillé tantôt par son père, tantôt par son oncle également peintre décorateur très apprécié dans la région ou encore par son grand-père, peintre à Elouges.
Il manifesta très vite les multiples talents dont il avait hérité. En effet, dès l’âge de 9 ans, il se distinguait déjà au cours de dessin. A l’âge de 12 ans, ce don se confirma. En cette année, alors qu’il tenait compagnie à une tante alitée, son oncle lui tendit une feuille et un crayon et le posa devant un masque en plâtre. L’adolescent passa toute l’après-midi à dessiner le masque. Le résultat fut à ce point révélateur pour son entourage que le choix de son avenir fut arrêté : il devait être peintre. Victor Regnart entra alors à l’Académie Royale des Beaux-Arts de Mons en 1900. De 1902 à 1907, il collectionna les résultats les plus édifiants. Ensuite, il poursuivit ses études à l’Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles de 1908 à 1909 et s’inscrivit plus tard à l’Académie des Beaux-Arts d’Anvers où il fit encore l’unanimité.
En 1911, il termina second au Grand Prix de Rome, derrière son condisciple Louis Buisseret.
Après avoir fait de brillantes études et remporté les épreuves les plus difficiles, Victor Regnart retourna dans sa famille. Il décida de ne plus quitter son village et employa tout son temps à le regarder avec amour, à le dessiner et à le peindre. En effet, que ce soit sous la pluie ou sous la neige, par le froid matinal ou aux lueurs du couchant, nous retrouvons dans toutes ses œuvres les vieux corons d’Elouges.
Né à l’époque des grands bouleversements économiques, Victor Regnart a été profondément touché par ces événements inhérents à la première Révolution industrielle. Il se pencha sur le sort des humbles et traduisit dans son œuvre l’atmosphère sociale régnante. Contrairement aux autres artistes, Victor Regnart n’a réalisé que très peu d’œuvres représentant le mineur dans la mine ou encore le travail des femmes et des enfants. Néanmoins, même si ces problèmes sont à peine évoqués, ses peintures et ses gravures révèlent une approche suffisante afin que nous puissions mieux comprendre dans quelles difficultés et au milieu de quels dangers ces hommes et ces femmes ont dû travailler.
A travers son œuvre, il a su donner à cette région rude et sombre, une certaine poésie en même temps qu’une beauté grave et forte.
Les centaines de toiles et de gravures qu’il a réalisées montrent un exceptionnel don de l’observation et d’émerveillement, allié à une maîtrise parfaite de la palette et des techniques de gravures.
Sa palette riche et variée au début de sa carrière prendra des tonalités plus sombres par la suite. Mais, là, ne s’arrête pas le renouveau : encouragé par ses amis, l’artiste accorde enfin à son village natal le privilège de le connaître : trois expositions (1956, 1958 et 1962) couronnent une carrière féconde. C’est hélas le chant du cygne : la vue de Victor Regnart faiblit, sa santé s’altère, et celle de son épouse Marie ne vaut guère mieux.
Ce couple amoureux de l’art, vivant pour l’art, s’éteindra à Wihéries : elle, le 15 octobre 1964, lui, trois semaines plus tard, le 9 novembre 1964.
Victor Régnart possédait aussi une maison au coin de la rue Paul Pastur et de la rue du Commerce. J’ai eu la chance d’y habiter quand j’étais enfant. Je me souviens que j’allais payer les loyers chez lui, dans sa petite maison (je suis sciée, car j’étais très très jeune, je ne savais pas qu’on pouvait garder des souvenirs aussi lointains!) Je me souviens également de la peinture représentant un tableau de chasse (il y avait en tout cas des chiens de chasse)en haut de la montée de l’escalier, sur le mur. Elle m’inpressionnait beaucoup. je crois qu’elle m’a marquée. Dommage qu’il ne l’ai pas signé. je me demande si l’actuel propriétaire l’a conservée? J’ai une pointe sèche d’une ruelle située, je ne sais où, à Elouges ou Wihéries (cadeau de mariage de mes parents), et deux tirages de gravure, une grande, avec deux personnages(le mot piquant), et une petite, avec la place du Monceau. je me souviens aussi qu’il y avait une peinture de la vache de sa tante, chez la mienne : son mari était parent avec Victor (cousin? Je ne sais plus trop, c’est vieux, tout ça :-/). Elle doit maintenant être du côté de Braine l’Alleud, chez le petit-fils de cette grande-tante…
Enfin, bon, il a VRAIMENT bercé mon enfance, et je me demande si ce n’est pas de là que me vient le goût de peindre, il n’y a quand même personne d’autre dans la famille qui le fait 😀 Hou, j’ai été longue, là, Jean!
Bonjour L’autre dame! J’aimerais beaucoup en apprendre plus sur Victor Regnart. Ce que vous dites dans ce lointain message m’intéresse. J’espère que vous consultez toujours votre boîte à messages?…. Si vous répondez à celui-ci, peut-être pourrons-nous nous rencontrer? Bien amicalement.
Je crois que j’ai dit à peu près tout ce que je sais sur Victor Régnart :-/
Je dois avoir quelques livres qui avaient été édités lors d’expositions au musée Mulpas. Mais dans le déménagement, je ne sais pas trop où ils sont pour le moment…
Il faudra donc patienter un peu? Mais par ici, CBR, Jean Nisol ou Claude Duray sen savent peut-être plus?
Je vous souhaite un bon dimanche, Françoise!
Merci beaucoup pour ce contact, Syl. Si d’autres personnes en savent plus, je suis à leur écoute. J’ai déjà pris contact avec le musée Mulpas. Je possède les livres écrits par Georges Mulpas sur l’histoire d’Elouges. J’avance un pas à la fois. Belle journée.
Françoise
Françoise, rendez vous à la bibliothèque communale et au Musée Mulpas d’Elouges. Ils ont une mine d’infos sur Victor Régnart.
C’est fait, Joël. Merci aussi pour ce message. Un superbe petit (pas si petit) musée qui doit être mieux connu encore. Belle journée.
Françoise
C’est effectivement un musée qui mérite d’être connu.
Nous y avons reçu les Amis des Aveugles pour une visite adaptée.
A cette occasion , un article a été écrit sur Mondour.
http://www.mondour.be/blog/2009/10/27/le-musee-mulpas-accessible-aux-mal-et-non-voaynts/
Concernant la signature de l’Echevin de l’instruction, il doit s’agir de Georges LOISEAU, demeurant de son vivant à la rue de Là-Haut, 52 à 7370 ELOUGES, je me rappelle, que petite (je suis née en 1962)je rendais visite à mes grands-parents, Georges LOISEAU et Joséphine LIMELETTE et entendais des conversations au sujet de cette charge échevinale
signature des responsables de l’époque:il me semble que:
par contre, aucune idée pour le sécrétaire communal
Si cela peut vous aider ;
Le Bourgmestre en 1956 était : Jules Cantineau (père,rue Jean-Baptiste François – maison attenante avec celle de Marius Delbecq officier de l’état civil à Elouges);
Le Secrétaire communal: Jules Cantineau (fils, rue Joseph Wauters (« du Peuple ») ou rue du Stade, père de Lise, Bernard et ? (la grande sœur institutrice);
L’échevin de l’instruction était bien Georges Loiseau (j’habitais devant la ruelle, à « l’école du pichot »!) et celui des travaux: Gile Amand (rue de La Fontaine)
Point 2 : c’est bien Georges Loiseau , le frère de Francis. Les autres signatures devaient également te dire quelque chose.
Point 1 :Que de souvenis également l’autre dame ! Non , tu n’as pas été longue. Je me rends chaque dimanche à la boulangerie chez Yolande à Elouges ( je ne fais pas de pub ) et tu peux y voir de temps en temps quelques peintures de l’artiste exposées derrière le comptoir.
drumer, tu as raison pour les trois mais je cale également pour le secrétaire communal de l’époque. On voit que son prénom débute par J mais après ?? On trouvera .
Bonjour a vous,
Avez-vous des informations sur Monsieur Leon Quevy, car je pense qu’il fût aussi échevint de l’enseignement et ensuite Bourgmestre à Elouges durant les même années, si je ne me trompe pas. Si vous avez des informations merci de me les faire parvenir (date, fonction, ect…)
Bonjour , j’ai un peu connu Léon Quévy, il habitait près de l’ancienne gare de Dour. Vous pourriez peut-être avoir des informations précises auprès de son fils Alain Quévy qui habite Dour. ( Je n’ai malheureusement pas ses coordonnées ).
Pour v.Régnart, on devrait faire une rétrospective.
Beaucoup d’Elougeois ont encore des peintures de lui.
qui s’y lance?
je veux bien en être mais je ne suis pas assez informé.
avis aux amateurs
jacquy
Faudrait fouiller à la bibliothèque : il y a déjà eu des rétrospectives « Regnart » naguère (j’ai dû acheter le livret, mais où s’est-il niché depuis le déménagement?) au musée Mulpas.
Ca pourrait déjà servir de base…